Au coeur d’une démarche de mise en évidence des structures, soit une combinatoire de strates communes et de différences irréductibles qui forment un système avec son propre langage, il s’agit ici d’un travail sur la verticalité, la juxtaposition et la coexistence des éléments que l’on peut ou veut voir.
Couleurs et formes s’emboîtent. Le parti pris de départ est un choix chromatique affirmé pour chacun de ces tableaux. L’harmonie doit essayer de s’imposer quelle que soit ou puisse être la différence et la complexité des arrangements. La verticalité prime dans le projet mais elle doit aussi en s’imposant comme la ligne directrice composer avec l’horizontalité. Au final et idéalement, ce qui constitue la façade s’auto-organise, comme un eco-système en équilibre.
On rencontre bien sûr des difficultés. L’équilibre est parfois instable, il y a des failles, des brèches, peut être des défauts mais la richesse vient de la diversité du tout et rarement de la perfection impossible de chaque élément. Si le trait se veut rassurant car reconnaissable, rarement divergent de sa trajectoire, il y a des petites ruptures, des ouvertures qui nous invitent à aller toujours plus loin que ce que l’on peut ou veut voir en façade.
Le devant du tableau n’est que le point de convergence de tous les réseaux de significations. A chacun alors d’aller voir si il n’y a pas un ailleurs derrière les structures de soutien ou entre les branchages qui masquent parfois des clairières accueillantes, des émotions, des terroirs, des saisons, des formes organiques ou géométriques qui entrent en résonance avec notre histoire collective et personnelle. Si cette sensibilité existe, si on est touché par ce que l’on voit ou l’on entend il y a alors un echo et notre propre projection nous permet de mettre à jour ce qui existe déjà en nous.